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Sans matelas fixe

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Intimité partagée

Gwen et Damien dorment dans le cloître de l'église Saint-Melaine à Rennes, dans un coin à l'abri de la pluie.

Au vu et au su de tous

Chacun a son histoire, qui, indépendamment de leur situation actuelle, conditionne leur sexualité.

Gwen et Damien dorment dans le cloître de l'église Saint-Melaine à Rennes, dans un coin à l'abri de la pluie.

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Erwan Le Méner est chercheur à l’Observatoire du Samu social de Paris. Il est l’auteur, avec Anne Laporte, Nicolas Oppenchaim, Dolorès Pourette et Sandrine Carpentier, d'une enquête sur la vie affective et sexuelle des personnes sans domicile fixe.

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Psychologue clinicienne, Karine Boinot a réalisé sa thèse sur la souffrance psychique des personnes sans-abri. Au CHU de Nantes, elle assure aujourd'hui l'accueil des femmes en situation de vulnérabilité, victimes d'agressions sexuelles et autres violences.

Chapitre 1

Le vent hivernal s’engouffre dans les rues de Rennes où César, un trentenaire à la silhouette frêle, fait la manche avec ses deux chiens, Crapule et Zelda. Malgré le froid, il se roule une cigarette, le visage caché derrière sa barbe et sa capuche. Il est venu à pied de Saint-Grégoire, au nord de la ville, où il dort en squat avec un ami. Cela fait trois mois qu’il vit dehors, suite à une rupture amoureuse. Mais il reste dans les parages car son ex-petite amie est enceinte : « Bientôt elle va accoucher, donc je dois être là. »

 

Quand on vit dans la rue, la première question que l’on se pose, c’est : « où dormir ? » Les centres d’hébergement ne peuvent pas accueillir tout le monde. Et quand on a deux chiens, comme César, ce n’est même pas envisageable. La "rue sèche”, s’allonger à même le trottoir, est insoutenable, a fortiori en hiver. Ensuite, il faut trouver à manger. Les associations font des distributions de nourriture mais là aussi, impossible de satisfaire chacun. Et encore faut-il savoir où aller. Manu, la trentaine, emmitouflé dans une doudoune, se contente, lui, d’un sandwich triangle ou de plats réchauffés.

 

Et la sexualité dans tout ça ? Gwen et Olivier, deux trentenaires, à la rue depuis six ans pour l’une et trois mois pour l’autre, s’étonnent qu’on leur pose la question. Non pas qu’on ose envisager qu’ils aient une sexualité dans les conditions qui sont les leurs, mais qu’on la remette en cause. Qu’on soit à la rue ou non, les besoins sont les mêmes. Néanmoins, les conditions de vie dans la rue vont influencer la sexualité des personnes qui y vivent à des degrés divers.

Survivre ou faire l’amour ?

 

En 2007, l’observatoire du Samu social de Paris s’est intéressé à la vie affective et sexuelle des personnes sans-abri. « Pas du tout pour le côté sulfureux ou curieux de la chose mais en pensant que c’était un aspect important de la vie de n’importe qui », assure Erwan Le Méner, l’un des sociologues ayant travaillé sur l’enquête. « L’idée était de voir si la misère économique et matérielle impliquait une misère sexuelle et affective. »

 

Les problèmes que rencontrent les personnes sans-domicile pour s’accorder la vie sexuelle qu’elles souhaitent ne sont pas forcément liés à leurs conditions matérielles. Damien, à la rue depuis trois mois, est un « homme battu », Élina, qui a passé quinze ans à la rue, a été abusée pendant son enfance, César sort d’une relation de neuf ans. Chacun a son histoire qui, indépendamment de leur situation actuelle, conditionne leur sexualité. « L’enquête nous a montré qu’on ne pouvait pas rendre compte de la vie sexuelle de toutes les personnes à qui on parlait en les considérant seulement comme sans-domicile. On amalgame tout un tas de vies dans cette catégorie », remarque Erwan Le Méner.

Afin de rendre compte de cette diversité, l’enquête du Samu social distingue différentes catégories, qui renvoient à autant de manières d’appréhender les relations affectives et sexuelles. D’abord, il y a ceux pour qui la rue est une parenthèse, voire un moyen de rompre avec une situation nocive. Leur sexualité n’est pas ou peu influencée par la perte de logement. Ensuite, on trouve ceux qui se revendiquent comme sans-abri. Parmi eux, il existe encore une variété de profils selon les démarches entreprises ou non pour sortir de la rue.

 

Ainsi, ceux que l’enquête appelle les "volontaires" témoignent « d’une démarche active pour sortir de l’exclusion et pour se détacher du stigmate de “clochard” ». Pour eux, comme pour les sans-domicile qui ne se définissent pas comme tels, le passage à la rue ne semble pas modifier leur "biographie sexuelle". Pour Gwen, par exemple, que l’on soit à la rue ou non, la sexualité ne pose pas de problème pourvu que l’on sache se débrouiller. Dans la même logique, elle se rend à des entretiens d’embauche, participe à des projets associatifs ou se fait porte-parole de ses pairs dans les médias.

 

À l’inverse, pour d’autres, leur vie affective et sexuelle va être influencée plus fortement par leurs conditions de vie. Ceux que l’enquête appelle les "résignés" et les "fatalistes" vont connaître une sexualité plus rare et le plus souvent avec d’autres personnes sans domicile. Les "volontaires", eux, vont vivre des relations aussi bien avec des personnes "insérées" qu’à la rue, à l’instar de Gwen, qui n’a jamais vécu en couple avec d’autres SDF au cours de ses six années d’errance.

 

Cette classification n’est pas pour autant figée, et des passages de l’une à l’autre de ces catégories sont possibles. Karine Boinot, psychologue au CHU de Nantes, estime elle aussi que la sexualité est un besoin fondamental. Ce sont ces besoins, d’affection, de sensualité, qui font la différence entre vivre et survivre à la rue.

Reste la question : comment fait-on, quand on vit sur l’espace public, pour assouvir ce    besoin ?

 

 

« On ne fait pas que dormir sous les ponts »

 

« On fait ce qu’on peut, où on peut, comme on peut », résume Olivier, d’une voix calme et éraillée. À la rue suite à un « concours de circonstances », il ajoute, amer : « Dans la vie, rien n’est acquis. » Avec Gwen et Damien, il fait la manche place Hoche, à l’entrée du parking, entouré de Gandja, Hoche et BN, les trois chiens de Gwen. Pendant leur manche, ils tuent le temps, ils discutent de tout et de rien, boivent un coup, fument leur cigarette. Et puis le soir, ils rentrent « au cloître », à l’église Saint-Melaine, où ils dorment dans un coin, à l’abri de la pluie.

 

 

 

 

 

Quand on vit sur l’espace public, la sexualité n’est pas seulement problématique, en raison du regard des autres, des conditions climatiques ou sanitaires. Elle est prohibée. L’article 222-32 du code pénal punit                     « l'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public » d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d'emprisonnement et quinze mille euros d’amende. Certains bravent cet interdit malgré le risque de se faire prendre. L’intimité se crée alors par un jeu de stratégies. Il existe des endroits, à l’abri des regards, où les couples sans-domicile peuvent furtivement s’abandonner à leur désir. C’est ce qu’Anne Lorient appelle « la carte du tendre de la rue » dans son livre Mes années barbares, sur ses quinze années d’errance. Des cachettes qu’ils énumèrent comme autant de souvenirs : les halls d’immeubles, les porches d’entrée, les toilettes publiques, sous les ponts… « Il y a une expression qui dit "un clochard dort sous les ponts". On ne fait pas que ça sous les ponts, on peut y faire autre chose aussi… », ironise Olivier.

« Si on a moyen d’être à deux,
on reste en intimité. S’il y a du monde, on fait avec.
»

La pudeur de vivre

 

La sexualité se fait alors dans la clandestinité, et il leur faut saisir l’opportunité quand elle se présente. Gwen explique : « Tu vas dans l’association au Puzzle [centre d’accueil de jour à Rennes, ndlr], les douches sont séparées hommes/femmes, mais si tu le fais discrètement, tu peux te retrouver avec ton copain ou ta copine dans la douche. »


Mais vivre sans toit ne signifie pas forcément abandonner toute pudeur. Au contraire, respect et discrétion sont les maîtres-mots lorsque l’on aborde la question avec eux. « On n’est pas des animaux non plus », insiste Gwen.


Manu n’a pas ce problème. Certains, comme lui, entretiennent une liaison avec des personnes « sédentaires » et bénéficient ainsi de l’intimité d’un appartement. S’il est incapable de se rappeler depuis combien de temps il vit à la rue (« des années et des années »), il n’hésite pas une seconde en revanche lorsqu’on lui demande depuis quand il connaît sa copine. « Ça fait six ans, et ça se passe très bien. » Pour lui, pas question d’avoir des rapports sexuels en dehors du lit : « Quand on fait l’amour, c’est sous la couverture, sur des draps propres. Moi je ne le ferais pas dans la rue. C’est un manque de respect pour sa compagne, et pour soi-même aussi. »


Souvent, ils dorment en squat. Si cela leur permet d’échapper au regard des passants, la promiscuité rend toujours les rapports compliqués. Là encore, la discrétion et le savoir-vivre sont de mise. « Si on a moyen d’être à deux, on reste en intimité. S’il y a du monde, on fait avec. On veille à ce que tout le monde dorme, et à ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller le voisin », s’amuse Olivier.

Une entente tacite entre les occupants du squat autorise chacun à mener sa vie affective et sexuelle comme il l’entend, dans la limite de la pudeur. Si chacun sait ou entend ce que fait son voisin, on essaie au moins de ne pas être vu et de détourner le regard.


Pour Gwen, cela revient à partager un toit avec sa famille : « Quand tu es chez tes parents, tu fais un minimum de bruit pour tes darons et tes frères et sœurs. À la rue c’est pareil, tu respectes les gens qui vivent avec toi. C’est une forme de collectivité autre que la maison, mais ça revient exactement au même. »

 

Le vent hivernal s’engouffre dans les rues de Rennes où César, un trentenaire à la silhouette frêle, fait la manche avec ses deux chiens, Crapule et Zelda. Malgré le froid, il se roule une cigarette, le visage caché derrière sa barbe et sa capuche. Il est venu à pied de Saint-Grégoire, au nord de la ville, où il dort en squat avec un ami. Cela fait trois mois qu’il vit dehors, suite à une rupture amoureuse. Mais il reste dans les parages car son ex-petite amie est enceinte : « Bientôt elle va accoucher, donc je dois être là. »

 

Quand on vit dans la rue, la première question que l’on se pose, c’est : « où dormir ? » Les centres d’hébergement ne peuvent pas accueillir tout le monde. Et quand on a deux chiens, comme César, ce n’est même pas envisageable. La "rue sèche”, s’allonger à même le trottoir, est insoutenable, a fortiori en hiver. Ensuite, il faut trouver à manger. Les associations font des distributions de nourriture mais là aussi, impossible de satisfaire chacun. Et encore faut-il savoir où aller. Manu, la trentaine, emmitouflé dans une doudoune, se contente, lui, d’un sandwich triangle ou de plats réchauffés.

 

Et la sexualité dans tout ça ? Gwen et Olivier, deux trentenaires, à la rue depuis six ans pour l’une et trois mois pour l’autre, s’étonnent qu’on leur pose la question. Non pas qu’on ose envisager qu’ils aient une sexualité dans les conditions qui sont les leurs, mais qu’on la remette en cause. Qu’on soit à la rue ou non, les besoins sont les mêmes. Néanmoins, les conditions de vie dans la rue vont influencer la sexualité des personnes qui y vivent à des degrés divers.

Survivre ou faire l’amour ?

 

En 2007, l’observatoire du Samu social de Paris s’est intéressé à la vie affective et sexuelle des personnes sans-abri. « Pas du tout pour le côté sulfureux ou curieux de la chose mais en pensant que c’était un aspect important de la vie de n’importe qui », assure Erwan Le Méner, l’un des sociologues ayant travaillé sur l’enquête. « L’idée était de voir si la misère économique et matérielle impliquait une misère sexuelle et affective. »

 

Les problèmes que rencontrent les personnes sans-domicile              pour s’accorder la vie sexuelle qu’elles souhaitent                                    ne sont pas forcément liés à leurs conditions matérielles.                    Damien, à la rue depuis trois mois, est un « homme battu »,            Élina, qui a passé quinze ans à la rue, a été abusée                        pendant son enfance, César sort d’une relation de                               neuf ans. Chacun a son histoire qui, indépendamment                         de leur situation actuelle, conditionne leur sexualité. 
« L’enquête nous a montré qu’on ne pouvait pas rendre
compte de la vie sexuelle de toutes les personnes  à qui on parlait en les considérant seulement comme sans-domicile. On amalgame
tout un tas de vies dans cette catégorie »
, remarque Erwan Le Méner.

Afin de rendre compte de cette diversité, l’enquête du Samu social distingue différentes catégories, qui renvoient à autant de manières d’appréhender les relations affectives et sexuelles. D’abord, il y a ceux pour qui la rue est une parenthèse, voire un moyen de rompre avec une situation nocive. Leur sexualité n’est pas ou peu influencée par la perte de logement. Ensuite, on trouve ceux qui se revendiquent comme sans-abri. Parmi eux, il existe encore une variété de profils selon les démarches entreprises ou non pour sortir de la rue.

 

Ainsi, ceux que l’enquête appelle les "volontaires" témoignent « d’une démarche active pour sortir de l’exclusion et pour se détacher du stigmate de “clochard”. » Pour eux, comme pour les sans-domicile qui ne se définissent pas comme tels, le passage à la rue ne semble pas modifier leur "biographie sexuelle". Pour Gwen, par exemple, que l’on soit à la rue ou non, la sexualité ne pose pas de problème pourvu que l’on sache se débrouiller. Dans la même logique, elle se rend à des entretiens d’embauche, participe à des projets associatifs ou se fait porte-parole de ses pairs dans les médias.

 

À l’inverse, pour d’autres, leur vie affective et sexuelle va être influencée plus fortement par leurs conditions de vie. Ceux que l’enquête appelle les "résignés" et les "fatalistes" vont connaître une sexualité plus rare et le plus souvent avec d’autres personnes sans domicile. Les "volontaires", eux, vont vivre des relations aussi bien avec des personnes "insérées" qu’à la rue, à l’instar de Gwen, qui n’a jamais vécu en couple avec d’autres SDF au cours de ses six années d’errance.

 

Cette classification n’est pas pour autant figée, et des passages de l’une à l’autre de ces catégories sont possibles. Karine Boinot, psychologue au CHU de Nantes, estime elle aussi que la sexualité est un besoin fondamental. Ce sont ces besoins, d’affection, de sensualité, qui font la différence entre vivre et survivre à la rue.

 

 

Reste la question : comment fait-on, quand on vit sur l’espace public, pour assouvir ce besoin ?

 

 

« On ne fait pas que dormir sous les ponts »

 

« On fait ce qu’on peut, où on peut, comme on peut », résume Olivier, d’une voix calme et éraillée. À la rue suite à un « concours de circonstances », il ajoute, amer : « Dans la vie, rien n’est acquis. » Avec Gwen et Damien, il fait la manche place Hoche, à l’entrée du parking, entouré de Gandja, Hoche et BN, les trois chiens de Gwen. Pendant leur manche, ils tuent le temps, ils discutent de tout et de rien, boivent un coup, fument leur cigarette. Et puis le soir, ils rentrent « au cloître », à l’église Saint-Melaine, où ils dorment dans un coin, à l’abri de la pluie.

 

Quand on vit sur l’espace public, la sexualité n’est pas seulement problématique, en raison du regard des autres, des conditions climatiques ou sanitaires. Elle est prohibée. L’article 222-32 du code pénal punit « l'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public » d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d'emprisonnement et quinze mille euros d’amende. Certains bravent cet interdit malgré le risque de se faire prendre. L’intimité se crée alors par un jeu de stratégies. Il existe des endroits, à l’abri des regards, où les couples sans-domicile peuvent furtivement s’abandonner à leur désir. C’est ce qu’Anne Lorient appelle « la carte du tendre de la rue » dans son livre Mes années barbares, sur ses quinze années d’errance. Des cachettes qu’ils énumèrent comme autant de souvenirs : les halls d’immeubles, les porches d’entrée, les toilettes publiques, sous les ponts… « Il y a une expression qui dit "un clochard dort sous les ponts". On ne fait pas que ça sous les ponts, on peut y faire autre chose aussi… », ironise Olivier.

La pudeur de vivre

 

La sexualité se fait alors dans la clandestinité, et il leur faut saisir l’opportunité quand elle se présente. Gwen explique : « Tu vas dans l’association au Puzzle [centre d’accueil de jour à Rennes, ndlr], les douches sont séparées hommes/femmes, mais si tu le fais discrètement, tu peux te retrouver avec ton copain ou ta copine dans la douche. »

 

Mais vivre sans toit ne signifie pas forcément abandonner toute pudeur. Au contraire, respect et discrétion sont les maîtres-mots lorsque l’on aborde la question avec eux. « On n’est pas des animaux non plus », insiste Gwen.

 

                Manu n’a pas ce problème. Certains, comme lui,                                           entretiennent une liaison avec des personnes « sédentaires »                  et bénéficient ainsi de l’intimité d’un appartement. S’il est                       incapable de se souvenir depuis combien de temps il vit à la                   rue (« des années et des années »), il n’hésite pas une                                 seconde en revanche lorsqu’on lui demande depuis quand il                   connaît sa copine. « Ça fait six ans, et ça se passe très bien. »                    Pour lui, pas question d’avoir des rapports sexuels en dehors                   du lit : « Quand on fait l’amour, c’est sous la couverture, sur des draps propres. Moi je ne le ferais pas dans la rue. C’est un manque de respect pour sa compagne, et pour soi-même aussi. »

 

Souvent, ils dorment en squat. Si cela leur permet d’échapper au regard des passants, la promiscuité rend toujours les rapports compliqués. Là encore, la discrétion et le savoir-vivre sont de mise. « Si on a moyen d’être à deux, on reste en intimité. S’il y a du monde, on fait avec. On veille à ce que tout le monde dorme, et à ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller le voisin », s’amuse Olivier.

 

Une entente tacite entre les occupants du squat autorise chacun à mener sa vie affective et sexuelle comme il l’entend, dans la limite de la pudeur. Si chacun sait ou entend ce que fait son voisin, on essaie au moins de ne pas être vu et de détourner le regard.

 

Pour Gwen, cela revient à partager un toit avec sa famille : « Quand tu es chez tes parents, tu fais un minimum de bruit pour tes darons et tes frères et sœurs. À la rue c’est pareil, tu respectes les gens qui vivent avec toi. C’est une forme de collectivité autre que la maison, mais ça revient exactement au même. »

À deux dans un duvet

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